Julia Karia
De la banalité à l’accessoire de mode : la chaussette sous tous les angles
La chaussette, accessoire courant de notre garde-robe, est souvent considérée comme banale et insignifiante. Pourtant, derrière cette apparence trompeuse se cachent de nombreuses réflexions, tant sur le plan personnel que culturel. Ainsi, le sociologue Jean-Claude Kaufmann s’est penché sur le sujet dans son livre intitulé Petite Philosophie de la chaussette, soulignant l’importance de cet élément vestimentaire dans notre quotidien.
Effet de rupture…
Selon le sociologue, la chaussette peut avoir un effet de rupture. Elle peut être utilisée pour humilier ou renvoyer à des origines modestes. Certains hommes politiques en ont d’ailleurs fait les frais. Pour éviter cela, il faut se garder de trop exposer les chaussettes. Cependant, la chaussette peut également être utilisée pour marquer une position ou une classe sociale, comme c’est le cas de la chaussette rouge papale de la marque italienne Gammarelli. En outre, la chaussette blanche, autrefois ringarde, est devenue branchée. Les chaussettes sont également un marqueur de genre, même si la mode féminine en a fait un accessoire, tandis que les hommes l’ont pris en considération plus tardivement.
Sur le plan industriel, la chaussette est également intéressante. Certaines marques, comme Broussaud, les fabriquent depuis 1938. De nouvelles machines permettent d’ailleurs depuis 1984 la réalisation de motifs et de dessins. Les hommes, qui étaient à la traîne sur le marché de la chaussette fantaisie, sont désormais plus sensibles à cet accessoire. Les chaussettes Ar chiduchesse confirment cette tendance en réalisant de nombreux modèles fantaisie. Camille Zamo, la responsable de la marque, explique que les socquettes se vendent même en hiver, sous un costume ou en évidence. La chaussette est devenue un vrai accessoire de mode, transcendant les styles et les catégories socio-professionnelles.
